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UN JOUR EN… PROVENCE

Entre les côtes méditerranéennes et l’arrière-pays rhodanien. Sous le soleil de Provence. C’est là que nous vous proposons d’embarquer. Sur la route des vins d’artisans vignerons dont nous voulons approcher au plus près le travail. Partager ces instants de vie autour de ce liant surnaturel qu’est le vin. Vous le comprendrez vite, le temps n’aura volontairement pas la prise habituelle sur cette “journée” passée dans les vignes. Ainsi, retrouvez ici un concentré de périple viticole, course folle où la notion de retard prend de l’épaisseur à mesure des rencontres. Les vignerons le savent bien. Et nous aussi. Récit.

LE MATIN

Le soleil de Provence a déjà posé ses premières lueurs sur la ville lorsque je m’apprête à prendre la route. Voiture de location récupérée à Marseille. Direction le charme enchanteur du Domaine de La Tour du Bon. La route qui mène à Agnès Henry, la propriétaire, est bordée par la mer Méditerranée d’un côté. La garrigue et le maquis de l’autre. La dimension de lieu m’apparaît immédiatement. En arrivant, l’impressionnante bâtisse est teintée par les couleurs des fleurs du jardin et de la nature chatoyante qui l’entourent. Agnès me fait visiter le chai. Nous nous arrêtons longuement autour des jarres, semblables à celles utilisées au domaine d’Elisabetta Foradori, en Italie, et à l’intérieur desquelles elle vinifie patiemment la cuvée “En Sol”. Dans la foulée, nous parcourons les parcelles alentour, principalement plantées de mourvèdre. Tout ici semble être une ode à ce cépage unique. La dégustation confirme cette impression. La densité mêlée au caractère épicé et floral des vins enchantent. Agnès sert le blanc du domaine en dernier car elle lui trouve une sorte de légèreté. D’évanescence propice au départ. Je repars du Domaine de La Tour du Bon avec ce vin évident, d’une profonde simplicité et flottant pourtant encore dans mon esprit une bonne partie de la route pour rejoindre la pétillante Laura Aillaud.

“Ma rencontre avec Elisabetta Foradori a été déterminante.” Agnès Henry

LES “DÉJEUNERS” QUI DURENT

Je n’ai pas encore pris le temps d’avaler quoi que ce soit au moment de gagner les terroirs sablo-safreux de La Tour d’Aigues. Qu’importe, avec Laura Aillaud, à peine le temps de se dire bonjour que nous sommes déjà en train de charger la voiture de cartons que nous devons apporter sur le champ à une amie vigneronne. Cette amie, c’est Marie Séité, installée à quelques kilomètres au Domaine des Passages depuis quatre ans, soit presque en même temps que Laura. S’organise une dégustation improvisée que Marie agrémente de pain, de beurre et de poutargue locale ! Nous restons un moment ici, perchés sur la petite terrasse, à apprécier la fraîcheur et le fruit de ces vins que je ne connaissais pas deux heures auparavant. Retour au chai de Laura Aillaud, entourée des 3 hectares de vignes qui ont donné naissance au Domaine en 2017. Nous goûtons tout, les vins brillants déjà par leur évidence comme ceux que le temps laissera tranquillement se poser durant l’élevage, en cuves béton ou en barriques. De la célèbre cuvée Tout Feu Tout Femme au très élégant Long Courrier Blanc, la dégustation réjouit par la qualité grandissante des vins élaborés au domaine, millésime après millésime. D’ailleurs, bientôt, ils continueront d’être chéris au cœur d’un autre lieu de vinification magique !

Guillaume Gros - Vigneron - Luberon

“Sur le millésime 2021, c’est la première fois que je suis aussi contente de mes vins.” Laura Aillaud

QUAND VIENT LE SOIR

Impossible d’envisager parcourir les terres du Luberon sans rendre visite à l’ami Guillaume Gros, vigneron de référence installé à Maubec. Bien qu’à une heure de route à peine de chez Laura, le changement de paysage est important. Moins verdoyant. Plus aride. Guillaume me confirmera ce manque d’eau exceptionnel lorsque nous foulerons les parcelles de ses vignes – de vrais jardins – ainsi qu’au moment de m’expliquer ses derniers choix de viticulture. Il y a quelque chose de passionnant à écouter cet homme de conviction et capable de fournir un tel travail à la vigne. Toujours ouvert à découvrir de nouveaux vins également. D’ailleurs, nous avons prévu de rendre visite à une jeune vigneronne installée non loin de là, en limite d’appellation Ventoux. Hélène Bleuzen. Je savoure ce moment d’échanges intenses autour du travail de cette jeune femme talentueuse, et dont nous suivons le travail depuis le début. “Le Clos 2019” était d’ailleurs présent dans le coffret Premium n°25 . Elle nous fait visiter les parcelles de son domaine naissant, comme Le Devens et Le Clos, nichés au cœur d’une luxuriante forêt de chênes. De retour chez Guillaume Gros, la soirée se prépare déjà. Nous goûtons les 2015 qui seront mis en bouteilles en fin d’année. Aussi, je redécouvre l’éclat de la cuvée À Contre-Courant 2016. La finesse des Coteau de l’Ara 2014 et Les Biguières 2014. Par ailleurs, nous avons la joie de partager quelques vins venus de domaines amis, comme ce Saint-Joseph de chez Gonon ou ce Muenchberg Pinot Gris du Domaine Ostertag. Sans parler de cette magnifique bouteille du Clos Thou. Il est désormais temps d’aller dormir. Demain matin, Guillaume m’a promis un peu de travail dans les vignes !

“Cette année, pour la première fois, je n’ai laissé aucun rang enherbé. Le peu d’eau qu’on a doit aller à la vigne.” Guillaume Gros

KL

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