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SANDRINE FARRUGIA

SUD-OUEST. L’HEURE DU RENOUVEAU.

29 AOP. 13 IGP. Sur plus de 55 000 hectares, répartis sur 12 différents départements, et avec une production représentant près de 8% du volume hexagonal, le Sud-Ouest compte parmi les plus importantes régions viticoles de l’hexagone. À l’instar du Languedoc, il a hérité d’une tradition de vins élaborés au sein des nombreuses coopératives de la région. Pour autant, ce vignoble historique connaît un nouveau souffle depuis plusieurs années. Dans le sillage de vignerons précurseurs et s’appuyant sur une grande variété de terroirs, des poudingues de Jurançon aux graves marmandaises, le Sud-Ouest change peu à peu de visage. Il poursuit sa mue, sous le regard curieux des amateurs de vins sudistes élégants et empreints de caractère.

UNE VASTE MOSAÏQUE DE TERROIRS ET DE CÉPAGES.

Le vignoble du Sud-Ouest s’étend sur plus de 300 kilomètres de long. Aussi, il met naturellement en scène une foule de terroirs et de cépages, lui conférant une grande diversité d’expressions. Une somme d’identités viticoles qui, malgré leurs différences, partagent une culture, un patrimoine végétal et une tradition communes. Les appellations du nord telles que Bergerac, Pécharmant, Montravel, Duras ou Côtes-du-Marmandais s’appuient notamment sur le malbec, le merlot, les cabernet franc et sauvignon ou l’abouriou en rouge. En blanc, c’est le sauvignon blanc et gris, mais également la muscadelle et le sémillon, à l’origine, entre autres, des vins liquoreux de Monbazillac, qui constituent la majeure partie de l’encépagement. Ces cépages s’épanouissent sur ces sols argilo-graveleux et calcaires. À l’est, on trouve une forte présence du cépage fer servadou en Aveyron, mais également de la négrette et du braucol dans le pays gaillacois en rouge. En blanc, place au mauzac, au l’en de l’el ainsi qu’au colombard, qui représente à lui seul près de 8000 hectares. Enfin, plus au sud, le tannat est bien sûr à l’origine des vins rouges de Madiran, mais également d’Irouléguy. Aussi, en blanc, les petit et gros manseng font la réputation des flacons de Pacherenc du Vic-Bilh, de Jurançon et du Pays Basque, sur les grands terroirs du piémont pyrénéen !

“Le bio ne fait pas tout..À la base, il faut des beaux terroirs.” Élian Da Ros

LE TOURNANT DES ANNÉES 90’.

Au sein du vignoble du Sud-Ouest, dont la tradition a longtemps favorisé la fabrication de vins vinifiés en caves coopératives, quelques vignerons précurseurs sont apparus à partir de la fin des années 80’. Ils jouent un rôle prépondérant dans le renouveau que connaît la région depuis plusieurs années. Parmi eux, deux figures incontournables apparues à la toute fin des années 80’ dans le sud du vignoble. Jean-Marc Grussaute à Jurançon, au domaine Camin Larredya. Thérèse et Michel Riouspeyrous à Irouléguy, au Domaine Arretxea. Leur travail a inspiré toute une génération de jeunes vignerons et donné à l’agriculture biologique un crédit unique dans la région. Sur les terres de Madiran, au Domaine Labranche Laffont, Christine Dupuy devient elle la première femme vigneronne de Madiran en 1993. Quelques années plus tard, en 1997, c’est Élian Da Ros qui fait figure de premier vigneron indépendant en Côtes-du-Marmandais, en agriculture biodynamique. Son “Clos Baquey” s’est peu à peu imposé comme l’un des phares de la région. Autre grande référence dans le paysage viticole français depuis leur installation en 1999, Catherine Maisonneuve et Mathieu Cosse illuminent Cahors avec leur célèbre cuvée “La Marguerite”. La même année, c’est Dominique Andiran qui s’installe et devient le vigneron incontournable du Gers. Autant de signatures de vins qui rayonnent aujourd’hui bien au-delà du Sud-Ouest !

“Nous avons eu la chance de côtoyer des vignerons inspirants avant de nous lancer !” Sophie Ilbert

Clos Thou - Henri Lapouble-Laplace

“En bio, on est maintenant 18 vignerons indépendants sur 66 dans l’appellation.” Henri Lapouble-Laplace

UNE RÉELLE DYNAMIQUE !

20% de domaines en agriculture biologique ou en conversion. C’est un des signes forts du dynamisme dont fait preuve aujourd’hui le vignoble du Sud-Ouest. Et pour cause, dans le sillage des vignerons évoqués plus haut, la transformation continue d’opérer. La quête de vins d’excellence, vivants et expressifs, aussi. Des bouteilles plébiscitées par un nombre grandissant de cavistes et de restaurateurs et élaborées dans le respect de la nature. Parmi les nombreuses signatures viticoles qui participent à ce mouvement d’ampleur, comment ne pas citer Sandrine Farrugia, sur les terres de Cocumont. Ses vins illustrent à merveille l’équilibre entre matière et fraîcheur. Ou Henri Lapouble-Laplace au Clos Thou, avide de pratiques viticoles innovantes et dont les flacons ne cessent de progresser, millésime après millésime et malgré la cruauté des aléas climatiques. À l’est, en Aveyron, c’est Nicolas Carmarans qui a fait du fer servadou un cépage auquel on peut aujourd’hui goûter dans certains bar à vins parisiens. Tandis qu’à Cahors, le tandem Sophie et Julien Ilbert poursuit son travail autour du malbec et de son cépage préféré, le vermentino ! Ce dynamisme aujourd’hui reconnu par tous a d’ailleurs été superbement mis en lumière lors des deux premières éditions du salon “Contrastes”, qui a réuni plus de 100 vignerons auteurs de vins vivants du Sud-Ouest !

KL

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